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1. Une genèse riche d'événements Le nom du village évoque à lui seul un épisode important de l'histoire provençale. En effet, c'est un des rares villages de la région dont l'histoire remonte jusqu'au moyen age à être nommé d'après sa localisation géographique. Le village de Le Val ne peut se concevoir qu'en opposition à un autre village dont il procède situé lui sur une colline. Cet autre village était situé sur la colline de Paracolet occupait un ancien oppidum celto-ligure utilisé pendant l'occupations des sarrazins, les maures, comme place forte. Les villages perchés de Provence, dont une étude détaillée a été réalisée par Roger Livet, sont en effet une des caractéristiques de l'occupation humaine et sociale de la provence. L'oppidum de Paracolne fait pas exception; on y trouve encore des traces des fortifications celto-ligure et une église dont on peut dater la période de construction vers le 8° siècle. Alors que pour d'autres villages l'extension de la population c'est faite en conservant le site originel (voir par exemple Carces), les habitants de Paracol, où le seigneur du lieu, ont décidés de s'installer dans la vallée, sans doute pour se rapprocher des terres cultivables et des voies de communication. Mais l'occupation de la vallée remonte aux périodes préhistoriques comme l'attestent divers "monuments" qui ont pu être datés de l'Age du Bronze, soit plus de 2000 ans avant notre ère. Le vestige le plus remarquable est l'abri rocheux des essartènes sur lequel des peintures à l'ocre jaune ont été tracées pour des cérémonies dont on a perdu le sens. On pourra aussi visiter le dolmen des Adrets dans lequel un riche mobilier a pu être trouvé. Pendant l'ère de la pax romana, la vallée a sans doute été occupée comme l'attestent des vestiges malheureusement rares; il s'agissait d'une implantation éparse sur la base de fermes établies auprès des terres cultivables, près de la rivière. La présence des sarrazins en Provence à la fin du premier millénaire a du pousser les habitants du lieu a réutiliser l'ancien oppidum de Paracol pour pouvoir se protéger des incursions des brigands dont le quartier général était situé dans les Maures (La Garde Freinet). Ce n'est que par la victoire sur les maures de Guillaume 1er, comte d'Arles en 972 que la paix va revenir pour un temps. Cette victoire, conférant à Guillaume les terres libérées, lui permettra de distribuer ses nouvelles possessions à sa clientèle pour s'en assurer le soutient. Le castrum de Paracol et son terroir, le castrum de Chateauvert, les bourgs de Correns, Besse, Flassans, Cabasse, Carces, Aspremont (citée disparues voisine de Correns) seront donnés au juge Renard dont les descendants prendront le non de "Chateaurenard" suite à la construction d'une place forte. Ce sont les Chateaurenard qui feront construire au pied de Paracolà la fin du 10° siècle, sans doute près d'une ancienne villa romaine, une maison seigneuriale (l'actuel presbythère) et une église qui s'écroulera dans la première moitié du 11° siècle. C'est le début de l'histoire du village de Le Val. Ils feront aussi construire en contrebas de l'église de notre dame à Paracol, une église dédiée à Saint Blaise.
2. Le village fortifié du moyen age Sans doute pour témoigner de leur foi au passage de l'an mil, les Chateaurenard vont faire donation de leurs terres au 11° siècle à l'abbaye bénédictine Saint Pierre de MontMajour en plusieurs étapes dont la dernière est consignée dans la charte de Paracolet est effectuée en 1086 par Bilielde, épouse de Raymond. L'église de la vallée a été reconstruite par Balde, 2° abbesse de Saint Laurent d'Avignon en 1068. Sa consécration est datée du 4 des ides de Janvier 1068 (17 janvier): "rehedificavit ecclesiam in comitatu Aquensi sub castello quod vulgoparacollus dicitur" soit "fit rebâtir une église dans le voisinage d'Aix au pied du château-fort appelé couramment Paracol". C'est autour de cette église et de la maison seigneuriale construite par son ancêtre que le village de Le Val va progressivement se constituer à l'intérieur d'enceintes successives protégées par des fossés extérieurs. Il semble en effet que le village du Moyen Âge se soit construit en deux étapes comme le suggère le plan ci-dessous le représentant au 12° ou 13° siècle.
C'est au 13° siècle que le castrum de Vallo se développera au sud du noyau initial, dont le rempart sud a sans doute donné la rue de Clastre (du cloître). Les cinq rues orientées nord-sud qui débouchent sur la rue de Clastre, et dont une a disparue, constituent encore le noyau moyenâgeux de Le Val dont la visite permet encore de s'imaginer le village aux maisons resserrées protégées par de solides remparts défendus par des tours. Une des tours a survécu à la démolition punitive des remparts que l'on évoquera au § , et constitue la tour de l'horloge.
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