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L'église Notre Dame de
l'Assomption

Sommaire
Histoire de la construction, au
16° siècle, au 17° siècle, transformations
de détail, les orgues, les
restaurations récentes, la chapelle des
congrégations, le choeur.
Histoire de sa
construction
En
972, Guillaume 1er, Comte d'Arles aidé par ses feudataires obtient
le départ des Sarrasins retranchés au Fraxinatum au cœur des Maures.
Guillaume 1er appelé "Le Libérateur" se proclame "
Marquis de Provence". Il partage ses terres entre les grandes familles
provençales. Le juge Renard qui l'assiste dans ses plaids, reçoit deux alleux
dont l'un en Provence orientale où se trouve le castrum de Paracol et son
terroir avec, dans la plaine, quelques maisons autour d'une maison seigneuriale
et une église datée de la fin du Xe
siècle. Une agglomération ne portant pas encore le nom du Val.
La famille des Châteaurenard
va donner ses biens à l'abbaye bénédictine St. Pierre de Montmajour les
Arles. La généalogie des Châteaurenard et les chartes des donations, tout au
long du XIe
siècle, sont parfaitement connues.
Dans le castrum une
chapelle haute préromane peut être datée du tout début du Xe
siècle. Une chapelle basse de pur style roman y a été construite vers 1010
par les Châteaurenard.
Dans la plaine
l'église s'écroulera au début du XIe
siècle. Dalde de Châteaurenard, abbesse de St. Laurent d'Avignon, la fera
reconstruire et consacrer en 1068. L'acte de consécration mentionne qu'elle
est dédiée à "Ste. Marie de la Vallée, St. Jean Baptiste, St. Sidoine et
St. Etienne". Cet acte la situe "près d'Aix sous le château de
Paracol" et indique qu'il s'agit d'une reconstruction
"réhédificavit" dit le texte.
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L'église médiévale a la forme d'une
croix latine, on retrouve ce plan dans beaucoup d'églises rurales de la
région. Elle est de dimensions modestes 21,70 m dans la longueur de la nef. Le chœur
dans son prolongement mesure 6,30 m. Longueur du transept 16,43 m. Largeur de la
nef 7,49 m. Hauteur sous voûte 11,22 m.
Elle est orientée Ouest-Est comme il est d'usage. |
| L'entrée Nord de l'église était face à
une des portes d'entrée des remparts, surmontées d'une tour.

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Sur le schéma ci-contre, l'église est en 2, la tour ci-dessus en 1. |
Cliquez sur les photographies pour en avoir un
aggrandissement.
| Le chœur, à fond plat, présente de chaque côté, une chapelle
(2) ouvrant sur les bras du transept. Le mur Est n'était percé
que de deux petites ouvertures.
Le chœur (1) surélevé
de quelques marches présente une voûte plus basse en arc brisé atténué ,
tout comme celles des deux bras du transept et des chapelles latérales : voûtes de plein cintre
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| Dans les murs Sud du
chœur et des chapelles, de petites niches permettaient de loger les objets du culte. |
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| A l'extérieur, on est frappé par le moyen
appareil avec des pierres dont la taille est parfaite - elles sont assemblées à
joints vifs. |
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| Le mur Ouest, de même facture, présente une couleur plus sombre;
à cause de son orientation, il était percé par un oculus, une porte (6) -
aujourd'hui murée- qui donnait accès à l'église.
Sur la photographie ci-contre, on
distingue l'oculus sur la face ouest, et au fond le campanile du 19°
érigé sur l'ancienne tour des remparts. |
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| Le mur Nord, apparent
au départ, est visible ensuite dans sa partie supérieure. Il est percé par
une grande porte de plein cintre (4) qui donne accès, par quelques marches, à la
grande nef.
Un blason est gravé sur la
porte:  |
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| Une petite entrée
(5)
ouvrait dans le bras gauche du transept, auquel on accédait par une ruelle
disparue lors de l'agrandissement du XVIIe
siècle. |
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| La voûte,
appareillée à la perfection (voir la photographie illustrant le choeur
ci-dessus), est en arc brisé sur 3 doubleaux qui retombent
sur des chapiteaux aux motifs primitifs dont la signification reste énigmatique. |
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| Les bases qui supportent les colonnes à demi engagées sont ornées de motifs
très simples. Une corniche en quart de rond, au bas de la voûte, a servi lors
de sa construction et la termine de façon parfaite. |
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Telle était l'église médiévale. Elle va subir deux agrandissements l'un au XVIe,
l'autre au XVIIe
siècle, la population étant devenue plus nombreuse.
Agrandissement du
XVIe
siècle.
| En 1521,
au sud du chœur, on va construire une sacristie voûtée d'arêtes (la petite
entrée actuelle) incluant la chapelle latérale sud séparée alors que les
desservants accèderont directement à la maison seigneuriale devenue maison
claustrale puis presbytère. |
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| Trois grandes
ouvertures dans le mur gouttereau sud permettront de créer trois chapelles
latérales de la profondeur du bras du transept, elles seront comme ce dernier voûtées
de plein cintre. Elles recevront les autels placés dans la nef entre les
piliers dégageant ainsi cette dernière. |
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| Le rajout des chapelle sud est très visible à
l'extérieur, l'exécution en ayant été moins "soignée". On
distingue bien sur la photographie ci-contre les deux appareils. |
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Dans les chapelles des tableaux décorent les murs, et
plus étonnamment une plaque de marbre pour les ports de la guerre
14-18...
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La chapelle la plus à L'ouest a servi longtemps de
baptistère; aujourd'hui des statues qui se trouvaient autrefois dans le
choeur sont exposées, ainsi que la crèche de noël.
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C'est contre le mur nord
d'une de ces nouvelles chapelles que le baptistère est aujourd'hui
installé.
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Agrandissement du
XVIIe
siècle.
En 1613 on construira,
au nord du chœur, une nouvelle sacristie qui ouvrira directement sur ce
dernier. Elle est encore utilisée de nos jours. La sacristie de 1512 deviendra
une nouvelle entrée de l'église après avoir ouvert une porte de plein cintre
donnant sur la place voisine.
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En empiétant au nord
sur la ruelle, deux chapelles de la profondeur du bras gauche du transept seront
édifiées communiquant avec la nef par deux grandes ouvertures de plein cintre.
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Sur la photographie ci-dessus à droite, on voit la
première chapelle rajoutée à gauche de l'entrée nord. La photographie
ci-contre montre la même chapelle vue de l'intérieur. On remarquera en
particulier l'ouverture décalée sur la gauche, des maisons avaient déjà
été construites le long des remparts quand la ruelle a été utilisée
pour agrandir l'église.
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Après avoir supprimé l'entrée ouvrant dans le bras du transept ce dernier
sera transformé en chapelle.
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C'est au dessus de cette chapelle que le campanile a été
érigé (trois cloches).
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Les transformations
de détail.
Dans le chœur, le
vitrail central sera créé et les deux ouvertures latérales agrandies et ornées de vitraux représentant St. Cyriaque et St. Blaise patrons de la
paroisse. Les parois du chœur recevront des peintures, une Annonciation et une
Visitation, qui succéderont à la voûte N-D de l'Assomption devenue illisible avec le temps.
Des tableaux des XVIe, XVIIe
et XVIIIe
siècle ornaient déjà les chapelles latérales.
Au XIXe
et au XXe
siècle des statues, dons des fidèles, furent placées sur les autels latéraux
et contre les colonnes peintes en faux bois comme les murs.
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Saint-Michel |
Jeanne d'Arc |
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Le baptême |
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Bien
qu'ayant compté jusqu'à quinze chapelles, la terre de Le Val conjugua
longtemps la spiritualité au seul mode masculin. Il fallut attendre la seconde
partie du XIX° siècle pour voir enfin s'édifier, en appendice de l'église,
la Chapelle des Congrégations qui devint le siège cultuel attitré des jeunes
filles "Enfants de Marie" et des "Mères de Sainte-Anne". On
ignore encore le nom du peintre qui en assura la décoration intérieure, mais
elle est typique de l'époque de Napoléon III, mélange de classique Louis XIV
et de régence, matiné de Viollet-Le-Duc. Du style très typé de ce dernier,
on retrouve notamment les faux rideaux peints sur les murs. Autre curiosité que
les théologiens ont relevé avec le sourire: l'étrange naïveté de la
traduction imagée de la litanie de la Vierge. Où, par exemple, le siège de la
sagesse devient ... un bon fauteuil, et le miroir de la justice ... un vrai
miroir.
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| C'est récemment que la chapelle a été
rénovée. |
Dédiée à la Vierge, c'est elle qui trône
en majesté au dessus de l'hôtel. |
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| Rideaux et saint suaire peints en trompe l'œil
sur les murs |
Le plafond est décoré à la façon
italienne, faux marbres et blasons |
L'autel est comme enchâssé dans les
draperies de peintures |
Quelques détails:
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| La bannière de Notre Dame de Paracol,
celle qui ouvre le chemin de la procession annuelle. |
Un "icône" dans une des vitrines
de la chapelle. |
Statuette de la vierge |
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| Icône |
Icône |
C'est au XXe
siècle que le carrelage actuel remplacera les grandes dalles de pierre
d'origine.
Les
orgues
| C'est en 1866 que
l'orgue actuel a été introduit dans l'église. L'orgue est sur
une estrade située contre le mur ouest, au dessus de l'entrée. |
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| A Noël, c'est sur l'estrade que la chorale s'installe pour
une messe de minuit chantée. |
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| Des informations plus techniques sur le grand orgue, cliquez
sur le lien ci-contre: |
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Restauration
En 1989 on enleva tous les objets accumulés dans le monument depuis des
siècles : statues regroupées dans une chapelle, chaire déposée, les tableaux
et un confessionnal furent conservés. Dans la grande nef on remit les pierres
apparentes, on reprit les arcs formerets. Les chapelles latérales furent débarrassées
de leurs barrières en fer forgé, leurs murs, ainsi que ceux des bas-côtés
furent recrépis et blanchis. On restaura les peintures des parois du chœur sur
le mur et on créa sur la voûte "un couronnement de la Vierge". Un
éclairage indirect mit en valeur l'architecture du XIIe
siècle et les peintures.
Le
chœur - photographies
En explorant les photographies ci-dessous,
vous obtiendrez, en cliquant sur certains détails, un agrandissement des
fresques.



S'il n'a pas été
possible de recréer l'église médiévale, au moins il est possible d'imaginer
le monument du XIIe
siècle et d'en apprécier sa simplicité, sa sobriété, son austérité toute
monastique voulue par sa fondatrice Balde de Chateaurenard.
Étude tirée de l'ouvrage:
" Le Val, un village
de Provence à travers les siècles"
éditions
Sacour-Ollé, Nîmes
Henri Authosserre
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