LE   VAL

 
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Des ex-votos païens

On peut dire d'après le chapitre précédent que ces signes ne peuvent avoir de rapports qu’avec une survivance de rites païens hérités des Celtes. Mais un tel- héritage après avoir traversé des siècles de romanisation et de christianisation na pu être que transformé réinterprété par ]les populations locales avant de n'apparaître plus que dans les légendes . Cet effacement progressif de l'héritage ne signifie pas que les rites païens aient perdu en richesse et complexité, mais des rites nouveaux des croyances nouvelles,  nées de l’affrontement culturel  qu'i1 y a eu, s'y sont sans doute adjointes, ce qui complique formidablement l'interprétation de telles gravures. En effet, les fragments de mythologies celtiques que nous possédons ne suffisent pas et nous serions forcés de nous baser sur les légendes et traditions qui nous sont parvenues, desquelles nous devrions dégager les idées religieuses sous-jacentes, les croyances de base. Un telle entreprise étant difficilement réalisable et longue, on se bornera ici à remarquer que deux des symboles présents sont attribuables à la religion celtique.

 

Le premier de ces symboles que je ferai ressortir est le symbole arboriforme que j'interprète vraiment comme la représentation d'un arbre; on a vu au chapitre précédent combien l'arbre avait d'importance dans la religion celtique puisqu'on en retrouve certains entiers, des racines aux plus hautes branches dans des puits sacrificiels. doit-on voir dans cette sacralisation de l'arbre une résurgence du rite de l'arbre cosmique ou de l'arbre en tant qu'axis mundis que l'on retrouve chez les peuples néolithiques?

 

Le deuxième symbole important est le n°23 qui rappelle une roue avec des rayons qui s'en échapperaient, et qui donc rappelle TARANIS, le dieu terrible. La roue avait un role rituel très important en tant que représentation de TARANIS lui même: un récit du martyre de Saint-Vincent, daté du quatrième siècle nous relate une cérémonie religieuse dans laquelle une roue enflammée était lancée d'un sanctuaire situé sur le sommet d'une colline, plongeait dans une rivière pour remonter ensuite dans un temple.

 

J'attribuerais les autres symboles à d'autres croyances originelles ou rajoutées, ou bien, au désir des gens de l'époque de graver un signe dans la roche en l'honneur de tel ou tel dieu pour que celui-ci l'assiste; une sorte d'ex-voto païens en quelque sorte. Je rejoins ici l'explication avancée par J. Abelanet au sujet des gravures linéaires des Pyrénées ou du Val des Merveilles.

 

Enfin, il est intéressant de remarquer que cette roche se trouve à proximité de la roche aux peintures néolithiques et qu'on est confronté ici aussi à la persistance du caractère sacré d'un lieu bien précis, comme certainement la Vallée des Merveilles en est un cas. Quant à savoir si ce caractère sacré qui est reconnu à la colline vient du fait de la présence de la roche aux peintures (exempte de graffitis de cette période) qui pouvait enflammer les imaginations pré-moyennageuses, ou d'une raison beaucoup plus intrinsèque et profonde, là est un problème encore ouvert et qui ne recevra sans doute jamais de réponse satisfaisante.

 

 

 

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