![]() 1.2 Un amour considérable de la natureL’amour de la nature, que l’on constate dès ses premiers pas dans l’archipel, est sans doute issu du Shintoïsme(2), une des deux religions de base. Il existe un tout Japon, dont chaque essence est une résonance : les kami .
Chaque Japonais considère qu’il y a du sacré à mettre une parcelle de nature chez lui. Cette idée de la nature est très intellectuelle, elle coexiste avec un univers fortement urbanisé. Il est fréquent, même dans les zones les plus modernes, de voir au pied des immeubles ou à l’intérieur de ceux-ci, aux abords d’un temple, au milieu d’un croisement, devant une gare … un petit jardin manucuré, quelques arbres, quelques buissons, un gazon coupé ras, quelques pierres, … Un de ceux qui m’ont le plus surpris était situé devant un bâtiment d’usine à Kobé . C’était l’hiver, l’herbe était jaune de sécheresse, mais l’agencement des monticules et des creux, des arbres – presque des bonsaïs -, taillés aux ciseaux, nous replongeait au sein d’un jardin de monastère Zen .
Ill. 1 : Abords du jardin impérial – Tokyo – Mars 2007 (photographie de l’auteur) Cet amour de la
nature, ou plutôt ce besoin d’être en contact permanent avec elle, explique
sans doute l’omniprésence dans la vie courante de bouquets, que ce soit dans
les intérieurs privés ou dans les lieux publics. Dans un des plus grands hôtels
de Tokyo
, le Hokura, de magnifiques bouquets, ou quand la saison s’y prête, des
branches d’arbres en fleurs, décorent de façon permanente le hall des
ascenseurs. Dans le grand hall d’entrée, on y trouve un jardin « miniature »,
décoré d’un petit temple, et toujours fleuri quelle que soit Mais ce n’est pas qu’un luxe limité aux grands hôtels, on retrouve le même besoin jusque dans les quartiers les plus « populaires » - pour ne pas utiliser le mot pauvre pour ce qui concerne le Japon – et même dans les usines et les installations industrielles. Un art spécifique, pratiquement unique au monde japonais, et sans doute dérivé du rite bouddhique d’offrande de fleurs aux représentations des déités, s’est développé sur cet attrait de la nature, l’art des bouquets, l’ikebana(3).
Ill. 2 : Ikebana - Salle à manger du Prince Hotel – Shinagawa – Tokyo – Mars 2007 (photographie de l’auteur) Cette vision de la nature va de pair avec une symbolisation omniprésente de ses éléments. On pourra citer comme exemple : Le cerisier, dont les fleurs s’éparpillent à la première pluie, et
qui témoigne du caractère éphémère de la vie ;
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