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Un
peu d’histoire 1.
LA GAULE, AVANT LA CONQUETE ROMAINE. C'est vers 450 avant J.C. que la Gaule est envahi par des peuples venant de l'est amenant avec eux coutumes et mœurs nouvelles. Les Celtes, habiles guerriers, disposant de très bonnes armes ( épées en fer aciéré de très bonne qualité) et ayant le nombre pour eux submergèrent les autochtones et s'installèrent très rapidement dans toute la Gaule; c'est à partir de ce moment que la civilisation ce]-tique y règnera jusqu'à la conquête romaine. Cette civilisation celtique se particularisera bien vite, en gardant un caractère « sauvage », c'est à dire proche de la nature, comme nous le montre nombre de leurs rites et coutumes, tout en élaborant une technologie avancée et une mythologie complexe. Nous ne pouvons approcher cette civilisation que par les vestiges archéologiques qu'elle nous a légués et les textes, souvent de parti pris et partiaux, des auteurs latins (par ex. "la guerre des gaules" de Jules César).Leur très grande habileté manuelle leur valu très tôt une solide réputation: dès le premier Age du Fer ils construisirent des chars à quatre roues; après la conquête, c'est en GAULE-BELGIQUE que la moissonneuse fut inventé; Ils furent aussi de très bons charpentiers de navires, mais c'est dans la métallurgie qu'ils excelleront. Les nombreuses mines de Fer, Cuivre, Argent, Or dont leur territoire était pourvus furent exploités intensément, et leurs créations alliaient robustesse et élégance. Leurs épées et poignards, d'excellente qualité, étaient richement ornés de courbes (spirales, doubles spirales,..... ) et d'animaux fantastiques. Enfin on dit que l'étamage fut inventé à ALESIA.
Leur riche imagination artistique se retrouve dans une mythologie
complexe et encore de nos jours mal comprise.
Le professeur J.J. HATT. en a proposé un essai d'interprétation en se
basant en grande partie sur le chaudron de GUNDESTRUP, et y retrouve la triade
fonctionnelle que G. DUMEZIL a mise en évidence dans toutes les religions
indo-européennes. Ainsi la fonction de souveraineté serait assumé par le
terrible TARANIS, dieu de la toute puissance céleste.
La fonction guerriere serait assumée,
elle, par TEUTATES, le dieu peut être le plus célébré par les
gaulois, dieu de la nation gauloise dans ses activités collectives, dieu de la
paix et de la guerre, dont le symbole était le taureau.
Enfin la fonction touchant à la fois la transmission et la sauvegarde de
la vie, la production des biens, est assuré par ESUS - CERNUNOS ;ESUS et
CERNUNOS ( toujours représentés avec des bois de cers) représenteraient deux
formes différentes, deux états (liés aux saisons) d'une même divinité.
A coté de cette triade: TARANIS, TEUTATES et ESUS,
on retrouve le culte d'une déesse mère, terre féconde, source de tout ce
qui vit et croit. Les
cultes et rites rendus aux divinités sont assez mal connus ; on sait néanmoins
que le sacrifice humain était pratiqué, soit en pendant le sacrifié à un
arbre, soit en le plongeant la
tête première dans une cuve d'eau jusqu'a ce qu'il soit noyé (victime
offerte a TEUTATES). On trouve dans le sud-est de la France, des puits
sacrificiels contenant des restes d'hommes et d’animaux, des cranes de chiens,
des objets de tout genre, et des arbres ou arbustes qui y ont été plongés
encore pourvu de leurs racines et de leurs feuilles.
Enfin, un culte "naturiste" était rendu aux arbres, enclos,
rochers, lacs et sources; on a retrouvé au sanctuaire des sources de la Seine
des offrandes de tout genre et des statuettes en bois gravées.
Cette religion à la mythologie complexe et aux rites certainement précis
et compliqués avait des "prêtres" que les légendes et la tradition
orale ont transformés en des êtres cruels et sages, romantiques et savants, séniles
et mystérieux : LES DRUIDES.
Leur
rôle au sein de la civilisation gauloise était d’une importance extrême:
"Prêtres", ils présidaient aux sacrifices et étaient le dépôt de
la mémoire collective, de toutes les traditions et croyances celtiques qu'ils
transmettaient oralement, l'écriture étant formellement prohibée, à leurs
successeurs dans des lieux retirés, au plus profond des forêts ou dans des
cavernes, enseignement qui devait constituer une véritable initiation ; mais
aussi- juge et savant, leurs jugements étaient sans appel, leur puissance était
accrue par le fait qu'ils n'étaient pas liés à une tribu, et leur
connaissance des plantes médicinales fort étendue.
Mais
cette unité culturelle était affaibli par des dissensions intestines entre les
tribus et Cesar , sous prétexte d'aider les EDUENS (alliés de Rome depuis 121
avant J.C.) envahit la Gaule en 58 avant J.C. Quand en septembre 52, Alésia
tombe , la Gaule est conquise et tout est prêt pour la romanisation des
gaulois. 2.
Au temps des gallo-romains Le
premier souci des empereurs romains fut de stabiliser la Gaule en la romanisant
progressivement et en lui renforçant les frontières.
La protection des frontières, surtout
de la frontière Nord-Est fut commencée sous OCTAVE-AUGUSTE, continua sous
Claude qui allia une politique de fortification et une politique de protectorat
et s'acheva sous les Flaviens par la construction du "limes".
Si AUGUSTE fit des efforts d'administration c'est CLAUDE qui mérite le
titre d'empereur des Gallo-romains.
Il développa de nouvelles villes et donna un nouvel élan à l'économie
gauloise. A l'intérieur de la Gaule, il persécuta les druides afin qu'ils ne
puissent pas servir de catalyseurs à de nouvelles révoltes. Enfin,
par l'assimilation des dieux gaulois aux dieux romains, sans hésiter à les
modifier ou les mutiler comme pour Teutates ils tentèrent une romanisation des
âmes (la triade TARANIS, TEUTATES, ESUS devint JUPITFR, MERCURE, HERCULE).
Officiellement, comme on peut en juger d'après les manifestations artistiques,
cette tentative a réussi mais elle n'a pas pu effacer totalement, dans les
campagnes en particulier, les anciennes traditions et croyances, et parmi les
dieux romains, on verra réapparaître les anciens dieux gaulois par leurs
attributs: roues cornes de cerfs, taureau, tandis qu'un culte important était
encore rendu aux sources.
On cite par exemple, la cité de I.INGON, où on a dénombré plus de 170
sources divinisées.
Ainsi, soumis à une double politique de répression et d’occultation
du passé , alors qu'un temps de paix s'installait et qu’une amélioration économique
prenait place, les gaulois perdirent leurs liberté mais surent préserver avec
leur langue et leurs croyances, un héritage culturel qui devait servir de
ciment à une communauté nouvelle et dont nous voyons encore des traces de nos
jours dans nos traditions. Enfin,
du fait de son expansion tardive, le christianisme n'a pas trop affecté la
civilisation gallo-romaine, bien que dés le premier ou deuxième siècle après
J.C., quelques communautés soient signalées en GAULE ( Lyon,
Reims,Trèves, Paris). 3.
Au IV° et V° siècles Dés
le III° et jusqu'au V° siècle, les hordes "barbares" déferlent sur
la GAULE, ruinant l'empire romain et instituant le nouvel ordre mérovingien.
De cette période obscure mais combien importante pour l'histoire de la
FRANCE, je voudrai ne retenir que deux aspects culturels.
Il y a d'abord eu une véritable révolution spirituelle, les cultes de
Rome, de l'empereur ou des douze DIEUX étaient tombés en désuétude tandis
que le paganisme ne pouvait plus avoir vocation spirituelle officielle, ainsi le
Christianisme est apparu comme la seule base d'une idéologie nouvelle.
Le ralliement des empereurs au christianisme depuis les années 320, le
renforça et le dota d'une structure hiérarchisée sur le modèle romain ; ses
progrès furent très rapides, surtout dans les années 367, 390 environ et restent attachés au
nom de Saint Martin de Tours, et son
avance se fit sans heurts et sans violences.
De plus, dés le V° siècle,
le rôle et la considération des moines s'accrurent, annonçant déjà le moyen
age. Enfin,
les barbares, convertis au christianisme pour des raisons politiques, aidés par
l'église, se mélangèrent très facilement au substrat Gallo-romain pour
donner naissance au peuple français. Parallèlement au début de l'extension du
christianisme, on voit réapparaître officiellement au IV° siècle les
druides, tandis que les anciens dieux gaulois réapparaissent sous leurs noms
d'origines. Cette
résurgence des traditions celtiques, qui n'étaient transmises que d'une façon
orale, prouve que des îlots de paganisme ont résisté à l'emprise romaine.
Selon J.J.HATT les traditions celtiques ont été maintenu à l'ombre des
grands sanctuaires d'APPOLON, Granus ou BELLENUS où étaient pratiqués, avect
l'approbation des autorités
romaines , les rites de la médecine prophétique et de la divination hérités
des grecs. Ainsi, pourchassés par CI,AUDE au premier siècle, tombés dans
l'oubli au deuxième siècle lors de l'hellénisation et l'orientalisation les
druides et les traditions celtiques réapparaissent officiellement mais d'une façon
qui sera éphémère au quatrième siècle après J.C. 4.
La religion au VI° et VII° siècle
Malgré
la forte implantation du christianisme, les Français étaient encore fidèles
aux rites et pratiques païens, comme le témoignent certaines exhortations de
religieux de cette époque; ainsi SAINT CEZAIRE D’ARLES disait à ses fidèles: »Nolite
ad arbores voto reddere, nolite ad fontes orare ».
Tandis que l'on lit, dans un sermon attribué à SAINT-ElOI: « que
nul ne fasse des vœux aux pieds des temples, des pierres, des fontaines, des
arbres, des enclos ». Sur les bijoux, on voit réapparaître des décorations
qui sont @e@ autant de symboles celtiques: figurations animales, chevaux,
taureaux, poisons..... Pour
tenter de faire oublier, disparaître ce paganisme, l'église tenta de
substituer aux signes païens, d'autres signes religieux qui paraissaient eux
aussi protéger les fidèles: Christ accompagné de l'alpha et oméga,
croix,....... Substitution aussi des dieux, ou déesses locales par des saints
dont les hauts faits s'accordaient avec l'histoire de la divinité; les monstres
et dragons du paganisme seront considérés comme autant de représentations du
diable. Les lieux du culte païen sources, lacs, .... seront "récupérés"
par l'église, soit,qu’elle y enjoignît une statue de saint ou un calvaire ,
soit, comme le rappelle saint Grégoire de Tours au sujet d'un lac réputé sacré
dans lequel les habitants du GEVAUDAN faisaient des offrandes de poisons, cire,
pain, qu'elle détournât à son profit les habitudes de culte ; ainsi, dans
1’exemple cité, une basilique attribué à SAINT Hillaire fut érigée, et on
re-commanda d'y déposer les dons traditionnels . Quand
l'annexion des coutumes locales était impossible, l'église tentait d'y jeter
le discrédit en les considérant comme émanations de l'esprit du mal. Il
est significatif que toute une région du mont BEGO, soit vouée aux puissances
infernales (Cime du diable, lac des diables, pas du diable, va1 d'enfer ) tandis
que s'oppose à l'est toute une série de pieux toponymes ( Mont Ste MARIE, lac
Ste Marie ... Petit à petit, les traditions celtiques furent oubliées, ou plutôt,
la mémoire collective les priva de leur contenu originel tout en les conservant
en filigrane dans nombres de légendes et traditions qui font parties de notre
patrimoine culturel. Ainsi
le paganisme transparaît tout au long des romans des chevaliers de la table
ronde, du roi Arthur, de Merlin (sorte de druide,
fruit des amours du diable et d’une vierge, détenteur des traditions et des
pouvoirs celtes) , on y retrouve l'adoration des roches ( sans doute l'origine
du mot Graal) et des sources ( la source de BARANTON aux pouvoirs fantastiques),
malgré la christianisation qui en a été faite au dixième siècle. De même selon J.J.HATT , le carnaval, les associations cocu-bois de cerf, femmes infidéles-grues, seraient en rapport avec la mythologie celtique (sacrifice du cerf au printemps, analogie avec CERNUNOS que quitte la déesse mère, châtiments infligé aux trois déesses infidèles).
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