(152) Né
à Nîmes, le 2 décembre 1884. Fils d’un philosophe, Jean Paulhan
fit
des études de philosophie, obtint sa licence et partit en 1907 comme professeur
à Tananarive. Il vécut trois ans à Madagascar, occasionnellement chercheur
d’or. Il enseigna, à son retour à Paris, le malgache à l’école des
langues orientales et publia un recueil bilingue de "poèmes-proverbes"
: Les Hain-tenys. Mobilisé pendant
la Première Guerre
mondiale, sergent au 9e Zouaves, il fut blessé en décembre 1914. Il sut se
frayer après la guerre un chemin dans le monde des lettres, collaborant à la
revue surréaliste Littérature, puis devenant, en 1920, secrétaire de La
Nouvelle Revue Française
,
dont, à la mort de Jacques Rivière en 1925, il devint le rédacteur en chef.
Il allait en être nommé gérant en 1936, faisant de sa fonction une sorte de
magistère. Sa liberté d’esprit, son goût de l’indépendance, et surtout
son amour de la Patrie ne pouvant s’accommoder de l’Occupation, Jean
Paulhan, entré dans la clandestinité, collabora à Résistance, fonda, en
1941, avec Jacques Decour, Les Lettres françaises (quelques feuilles ronéotypées),
et participa à la fondation des Éditions de Minuit, avec Vercors, en 1942. Son
oeuvre, outre des centaines d’articles, comporte des récits, tels Le Guerrier
appliqué, publié en 1917, Le Pont traversé, La Guérison sévère. Mais
c’est surtout par ses essais qu’il marqua son temps, avec Les Fleurs de
Tarbes ou la Terreur dans les lettres (1941), À demain la poésie (1947), De la
paille et du grain (1948), Petite Préface à toute critique (1951), Les Paroles
transparentes (1955). On lui doit aussi plusieurs ouvrages d’études critiques
sur l'art, dont un Georges Braque, Le Clair et l’Obscur, L’Art informel.
Jean Paulhan fut élu à l’Académie française le 24 janvier 1963. L’élection
de Paulhan inspira à François Mauriac le commentaire suivant : " Je
considère cette élection comme un miracle. L’Académie se renouvelle comme
l’Église. Mais maintenant que nous élisons des gens bien, nous ne trouverons
plus de candidat. " Il est mort le 9 octobre 1968.
« extrait
du site de l’académie française ».
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